Charade dans le rétro #49

Performants sur deux comme sur quatre roues (1/3)

Entre 1958 et 1989, le Circuit de Charade accueille de grands pilotes auto ou moto à travers 14 Grands Prix de France (4 F1, 10 moto). Mais certains d’entre eux, et non les moindres, ont aussi connu cette piste dans les deux disciplines. Tous possèdent un fort tempérament. En premier lieu, voici deux d’entre eux, des Anglais, qui ont marqué leurs passages à Charade.

 

John Surtees (GB) : avec sept titres de champion du monde moto entre 1956 et 1960 (trois en 350 cc et quatre en 500) et un titre de champion du monde de Formule 1 en 1964, il s’est imposé en Auvergne de la manière suivante. Vainqueur en 350 et 500 cc, en 1959, sur MV Agusta lors du premier Grand Prix de France moto sur ce circuit. L’année suivante, après avoir encore dominé les essais, il termine 3e en 350 et 1er en 500, toujours sur MV Agusta. En 1960, il court conjointement en moto et en auto, F2 puis enchaîne avec la F1. Le 27 juin 1965, il décroche la 3e place du premier Grand Prix F1 à Charade, « Grand Prix de l’Automobile Club de France » au volant sa Ferrari 158 (#2) à moteur V8 de 1,5 L et 210 cv, derrière Jim Clark et Jackie Stewart. Il revient en juillet 1972, comme directeur du team portant son nom avec trois pilotes : Andrea de Adamich (It), Mike Hailwood (GB) et Tim Schenken (Aus) qui termineront 17e, 6e et 14e (Surtees TS9B 3 L) du dernier Grand Prix de France F1 couru à Charade. La même année,  Surtees arrête la compétition, comme pilote, mais poursuit sa fonction de constructeur de F1 jusqu’en 1978  après l’avoir commencée en 1969. Il décède le 10 mars 2017 à 83 ans.

 

Mike Hailwood (GB) : en 1961, il apparaît pour la première fois sur le « toboggan » auvergnat avec deux places de 2(en 250cc sur Honda et en 500 sur Norton) et une de 4e en 125 sur EMC. En 1962, il chute en 125 (EMC) et laisse le champ libre aux Honda. En 1966, on se souvient du bruit phénoménal de sa Honda 250 six cylindres, la célèbre RC 166. Une partie de l’agglomération clermontoise, en contrebas, pouvait entendre le rugissement de ses 57 cv à 18.000 tours/minute dans la descente de Gravenoire. « Mike the bike » devient cette année-là le héros du Grand Prix de France avec cette incroyable mécanique. Meilleurs temps aux essais, il s’adjuge la première place en 250 devant Jim Redman (Honda) et précède Giacomo Agostini (MV Agusta) en 350. 1967, le public est au rendez-vous avec son idole (#1). Mais la boîte de vitesses de sa 250 donne du fil à retordre au puissant pilote britannique: 3e derrière Bill Ivy et Phil Read (GB) sur Yamaha, malgré une fulgurante remontée et un record du tour moto à 134,250 km/h qui tiendra jusqu’en 1974 (Agostini/Yamaha 500 à 136,525 km/h). En colère, le champion refuse de monter sur le podium. Il ne reviendra à Charade qu’en 1972 pour le Grand Prix de France de… F1  au sein de l’équipe de John Surtees (Surtees TS9B #26). 10e temps des essais, il termine à la 6e place cette course gagnée par Jackie Stewart (Tyrrell Ford).

 

Hailwood sera 9 fois champion du monde moto entre 1961 et 1967 (3 en 250, 2 en 350, 4 en 500) pour une dizaine de marques notamment MV Agusta et Honda. En auto, il devient champion d’Europe de F2 en 1972 et affiche 50 participations en F1, de 1963 à 1974, sur Lotus, Lola, Surtees et McLaren. Il disparaît le 23 mars 1981 à 40 ans. A suivre…

 

Guy Lemaître/Agissons pour Charade

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