Charade dans le rétro #44

Traction Avant : au fil des ans, le noir lui va si bien…

Elle n’est ni la plus belle, ni la plus chère, encore moins la plus rapide. Mais sur le plan affectif, les Français lui accordent une place privilégiée dans leur production automobile nationale. En 2024, la Traction Avant Citroën fête ses 90 ans. Et le Circuit de Charade réserve à cet événement un rendez-vous digne des hôtes les plus prestigieux : du jeudi 9 au samedi 11 mai, près d’un millier de ces modèles réalisés entre 1934 et 1957 se retrouveront dans l’enceinte de ce temple des sports mécaniques. Déjà, lors du caniculaire été 2003 puis deux ans après, au pied des volcans, la piste et le paddock avaient accueilli des festivités consacrées à cette voiture populaire. Chacune de ces deux « Tractionades » regroupa plus de 500 modèles parmi les près de 760.000 produits par la marque au double chevron.
En 2024, au cours des trois journées « anniversaire » organisées par La Traction Universelle (club international basé dans la Drôme) épaulée par le très auvergnat Traction Club des Volcans (TCV) présidé par Bruno Murat, exposition, épreuves d’endurance et autres parades ne manqueront pas de mettre en valeur les différents modèles (7, 11 et 15). A partir de 1936, ces derniers gommèrent les imperfections techniques de leurs débuts grâce à la prise de contrôle de Citroën par Michelin.
Les belles Tractions ne manqueront pas de flatter les pupilles. Parmi ces vedettes, celle de Thierry Bissiriex (TCV) une version commerciale de la 11 dont son propriétaire évoque avec fierté la montre spéciale vissée au centre du volant : « Il faut très souvent la remettre à l’heure ! Mais je dois cette passion à mon grand-père paternel. Mon auto affiche aujourd’hui près de 120.000 kilomètres. »
Durant le conflit de 1939-1945, l’élégance de la « Traction » avait attiré le regard des belligérants. Tant la Résistance que la Gestapo l’utilisèrent comme véhicule officiel, synonyme d’autorité. Il est vrai que ses lignes pures et son noir strict en imposent. La classe, appréciée du pouvoir, des uniformes et, parfois, des gangsters. Un chapitre important de l’histoire et du patrimoine industriel français. La gamme proposait des variantes de 4 ou 6 cylindres (voire 8 cylindres en V pour le prototype !) avec des boîtes à 3 vitesses pour des puissances de 32 à 77 chevaux avec une cylindrée de 1303 à 2867 cm³. Quelques exemplaires se sont illustrés en compétition à cette époque.
Guy Lemaître/Agissons pour Charade

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