Charade dans le rétro #34

Patrick Depailler, l’enfant du pays parmi les meilleurs

Dans les années 60 à 80, quand on vit à Clermont-Ferrand, il est inévitable d’avoir entendu  parler  du Circuit de Montagne d’Auvergne. Certains auront même envisagé d’entreprendre une activité professionnelle liée aux sports mécaniques. Patrick Depailler lui, c’est la piste ! Celle qui l’a vu rouler sur deux ou quatre roues dès 1963, l’année de ses 19 ans (il est né le 9 août 1944). Comme pour beaucoup de sa génération, le tracé mythique de 8,055 km lui permettait de meubler ses week-ends.

A se prendre pour un champion, on a envie de le devenir. Qu’à cela ne tienne ! Première course moto, le 3 juin 1963 lors du Grand Prix de France à Charade sur une Benelli dans la catégorie 50 cc Nationaux sous le nom de Patrick Lachaux : un pseudonyme afin d’échapper à l’interdit parental. Il court ensuite sous son vrai nom le 17 mai 1964 et le 29 mai 1966 sur une Bultaco 250 prêtée par Jean-Pierre Beltoise qui avait reconnu les capacités du Clermontois. Puis l’auto : le 19 juillet 1964, lors du GP de France F2, il s’aligne à la Coupe des Provinces dont il termine 2e sur une  Lotus Super Seven de l’Ecurie Auvergne fondée en 1951 par Louis Rosier, l’un des pères du circuit de Charade.

Première victoire auto à Charade le 20 juin 1971 au volant d’une Alpine Renault A360 de Formule 3 devant son ami Jean-Pierre Jabouille sur une monoplace identique. En fin de saison, il devient champion de France de la catégorie. 1974 lui offre le titre de champion d’Europe de Formule 2 sur March BMW.  Aux Trophées d’Auvergne 1976, Patrick gagne de nouveau à domicile sur une Simca Rallye 2 dans la course du très médiatique Simca Racing Team. Mais la Formule 1 lui tendait les bras dès 1972 au sein de l’écurie anglaise créée par Ken Tyrrell. Cette année-là, Charade accueillait son 4e et dernier Grand Prix de France. Aux côtés de Jackie Stewart et François Cevert, Patrick Depailler essaie de se faire une place chez lui. Il termine la course non classé à cinq tours (Tyrrell 004).

Six saisons en F1 chez Tyrrell seront récompensées par la victoire au GP de Monaco en 1978 (008) et une 5e place au championnat du monde puis, sur un plan technique, l’expérience inédite de conduire l’une des six roues de ce championnat (1976/77 avec la P34). L’année 1979 lui offre sa 2e victoire en F1, sur Ligier JS11, au GP d’Espagne. 1980 restera inscrit dans la vie de ce merveilleux pilote auvergnat comme la plus sombre, avec Alfa Roméo, et lors de sa disparition le 1er août au cours d’essais privés sur le circuit d’Hockenheim pour le GP d’Allemagne, le 96e Grand Prix qu’il aurait fait. Les marques françaises Alpine, Ligier et Matra lui auront aussi  permis de briller en Endurance.

Depuis le début des années 2000, un bâtiment de Charade porte son nom, au pied de la tour de contrôle, ainsi qu’une rue dans le parc technologique de la Pardieu à Clermont-Ferrand. Le mini circuit de voitures radiocommandées au plateau de Gergovie (63) et une rue de Perpignan (66) portent aussi son nom et une statue lui rend hommage près de la piscine de Chamalières (63).

Guy Lemaître/Agissons pour Charade

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