Charade dans le rétro #31

Ces messages qui, de temps à autre, font fausse route 

La notoriété repose parfois sur des contre-pieds, voire de la mésinformation. Telle une star, l’image du Circuit de Charade a servi de support à des produits divers. Malheureusement son identité a pu être détournée au profit d’objets de nature différente. Ou à celui de circuits concurrents. Petits exemples plus ou moins récents…
Au début des années 60, la marque française de jouets GéGé propose des trains et circuits automobiles électriques miniatures. Pour ces derniers, le fabricant de Montbrison (Loire) mit en avant son spécial « Rallye de Monte Carlo ». La boîte en carton comporte principalement une grande photo de départ d’une course identifiable même 60 ans après. Un départ en épis type « 24 Heures du Mans » auquel participent les 31 autos des Trois Heures d’Auvergne comptant pour le Championnat du monde des marques 1963. La piste n’est autre que celle des stands et tribunes du Circuit de montagne d’Auvergne. Dans le cadre de l’incontournable rendez-vous estival des Trophées d’Auvergne, en ce dimanche 7 juillet, cette épreuve enregistra la victoire de l’Italien Lorenzo Bandini (Ferrari Testa Rossa 3L), vainqueur au Mans trois semaines plus tôt avec Ludovico Scarfiotti.
Au premier plan de cette photo, on reconnaît la Lola MK1 Climax #20 grise de l’Anglais Chris Kerrison qui terminera 14e. Charade incarne ici l’image d’un… rallye accompli sur des routes entre Alpes et Côte d’Azur, bien loin des volcans d’Auvergne.
En 2016, le magazine Sport Auto publie un hors-série sur « La Formule 1 des années 70 ». En couverture, le départ vient d’être donné de ce que la légende désigne plus loin en double page intérieure, avec la même photo, comme le Grand Prix de Belgique 1970 à Spa-Francorchamps. Mais il s’agit de celui de France, à Charade, la même année, avec le deuxième célèbre duel opposant ici Jean-Pierre Beltoise (Matra MS120) à Jacky Ickx (Ferrari 312B). La comparaison est, certes, flatteuse mais aussi frustrante qu’involontaire. L’Autrichien Jochen Rindt l’emportera sur sa Lotus Ford 72 avant de devenir champion du monde à titre posthume car décédé en septembre à Monza.
Début 2023, à travers son #38, le trimestriel Grand Prix relate la victoire de Jackie Stewart (Tyrrell) lors du Grand Prix de France 1972 mais situe l’événement au circuit Paul Ricard ! Il s’agissait cependant de Charade qui accueillait en ce dimanche 2 juillet son quatrième et dernier GP de Formule 1 du championnat du monde des conducteurs.
Côté moto, l’encyclopédie Wikipédia, sur Internet, attribue au circuit de Rouen-les-Essarts le théâtre du Grand Prix de France moto 1966 (voir Rapport). Mais c’est bien Charade qui accueillait, ce week-end-là, cette compétition avec les deux victoires de l’Anglais Mike Hailwood (Honda) en 250 et 350cm3. Les Légendes ont la vie dure…
Guy Lemaître/Agissons pour Charade

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