Charade dans le rétro #14

Tour Auto: la rencontre des Légendes

En cette fin septembre 1971, l’avant-dernière étape (Vichy-Uriage) du Tour de France automobile serait presque passée inaperçue. La vie économique et scolaire a déjà repris. Se rendre au circuit un après-midi de semaine n’est plus vraiment d’actualité. Et pourtant ! Emmené par trois prototypes du Mans dont les deux Matra 650 d’usine pilotées par Gérard Larrousse et Bernard Fiorentino, le plateau mérite le détour. Un concert de V12 en perspective avec les Matra et Ferrari !
Certainement la plus belle, la Ferrari 512 M (châssis 1002 parmi 25 construits en 1970, moteur 5 litres) arbore le numéro 142 dans sa livrée jaune et filets verts de l’Escuderia Montjuich. Pilotée par Jean-Pierre Jabouille, elle va « tourner » autour des Matra grâce à ses 620 cv, en leur mettant plus d’une minute à l’arrivée de la spéciale de Charade. Associé à l’Espagnol José Juncadella et à Jean-Claude Guénard, le Français permet à sa belle de Maranello de donner des frissons aux spectateurs auvergnats. En 2014, Jabouille avait affiché son intention de participer avec elle au Charade Revival projeté par l’association Agissons pour Charade.
Ce modèle a eu une histoire insolite. Construite à partir de la 512 S, cette évolution a eu pour mission de contrer la suprématie des « monstres » de Stuttgart, les Porsche 917, en Endurance notamment aux 24 Heures du Mans. Au début des années 1970, elle participera également au Challenge Intersérie, version européenne de la CanAm américaine. Son meilleur palmarès n’affiche que deux 2e places : en 1970 aux 1000 Km de Paris et en 1971 au Tour Auto.
Dans les années 2000, avec le Tour Auto (historique) organisé par Patrick Peter, ce châssis connaîtra plusieurs propriétaires gentlemen drivers (l’Allemand Dieter Roschmann, le Britannique Robert Horne, le Brésilien Carlos Monteverde). Contrairement à l’originale qui n’en n’avait qu’un sur le toit, les héritières de la 1002 portaient deux rétroviseurs sur les ailes.
En 2016, elle se retrouvera verbalisée pour mauvais stationnement alors qu’elle était garée au pied du siège de la maison de vente aux enchères de voitures de collection Fiskens, dans le quartier de Kensington, au coeur de Londres. Ce qui fera l’objet de plusieurs articles teintés d’humour dans la chronique des faits divers…
Si on la rencontre aujourd’hui dans quelques courses historiques comme Le Mans Classic, il ne s’agirait que d’une réplique (1002 R) afin de préserver le modèle original devenu hors de prix.
Guy Lemaître/Agissons pour Charade (texte & photo)

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